Le marché du livre québécois: ce que personne n’ose vous dire en pleine face

Avant de vous lancer dans la publication d’un livre au Québec, sachez que la majorité des auteurs ne vivent pas de leur plume.

Au Québec, un bon livre se vend peut-être pour 3000 à 5000 exemplaires. Un excellent pour 10 000 exemplaires. Un best-seller, c’est 15 000 à 25 000 exemplaires. Un best-seller au Québec, c’est la biographie de Dominique Michel par exemple.

Si votre livre ne se vend pas, il se peut que vous vous ramassiez avec une pile de livres à entreposer quelque part, ce qui engendre des coûts. C’est ce qui est arrivé à l’auteur de la série télé Les Bougons, François Avard,  avant qu’il ait connu son succès.

Sinon, on a quelques séries qui ont le vent dans les voiles:

Quelques bandes-dessinées (Bd) ont parfois du succès comme la série de Michel Rabagliati: Paul (Paul à Québec…).

Les chiffres ne sont pas très bons. Il faut dire que le marché francophone du livre au Québec est miné par la vente en ligne et en grande surfaces de best-sellers américains traduits et de livres à grand tirage francophones qui ont déjà pour la plupart déjà du succès.

Il se vend des livres en vrac au Costco et chez WalMart. Renaud-Bray / Archambault domine aussi un grand secteur du marché du livre québécois.

Dans cette optique, je vous invite à écrire votre livre en anglais aussi. Oui. En anglais. C’est la langue du commerce. Ce n’est pas une langue très poétique, mais ça ira pour les livres de catégorie « affaires ».

Un recueil de poésie, au Québec, quand ça fait 300 ventes, c’est déjà très bon. Un texte de théâtre, oubliez ça les amis, ça ne se vend pas vraiment… à moins d’être Michel Tremblay et d’être inscrit au plan de cours de littérature au CÉGEP!

Si vous voulez faire un succès comme Nelly Arcan, approchez le public Français. Allez vous faire une réputation là-bas et revenez ici ensuite…

Heureusement pour nous, auteurs, il est relativement peu coûteux de lancer un ebook « dans l’Internet » via des plateformes comme LuluAmazon Self-Publishing ou Gumroad. Des librairies se feront aussi le plaisir de vous accueillir en exclusivité ou en primeur si vous leur demandez un comptoir pour signer des copies sur place.

Mais ne soyons pas dupe! Ça va vous coûter des milliers de dollars en relations publiques et frais publicitaires.

Le marché du livre québécois ressemble beaucoup à celui du disque. Il est en déclin et il est en crise. Dans ce contexte, publier un livre soi-même au Québec seulement est un risque.

Certains éditeurs, à ce qu’on me dit, font jusqu’à 70% de leurs ventes lors des salons du livres. Il y a un petit vedettariat littéraire au Québec, un mini stardom.

Un auteur de livre tire généralement 10% à 12% du prix du livre vendu en tablettes par l’éditeur.

Dernier mot: la grande majorité des libraires préfèrent transiger directement via un distributeur.

SOURCE

Sondage auprès de libraires et maisons d’édition québécoises (Étude de marché pour le compte d’un client, 2015, avec autorisation de publication sur ce blogue)

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2 réflexions au sujet de « Le marché du livre québécois: ce que personne n’ose vous dire en pleine face »

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