Comprendre la mentalité de meute sur les réseaux sociaux en quelques points

Les trolls sur les réseaux sociaux ont des comportements de meute. Analyse en quelques points…

Au fait, j’ai du mal à traduire l’expression « a mob like mentality » en français. Je vais utiliser l’expression « mentalité de meute » à la place en sachant qu’une meute est une foule composée d’un individu alpha (chef) et de plusieurs individus béta (subordonnés). Cette mentalité de meute s’exprime à travers différents comportements que je vais tenter de décrire et que j’ai observé depuis 2014.

L’attaque groupée de type lynchage public

Il n’est pas rare de voir une petite foule de trolls s’attaquer en masse à un individu sur les réseaux sociaux en se cachant derrière des masques. Le cas Gab Roy / Sophie Durocher est un exemple en la matière, même si de nombreux trolls y étaient à visage découvert. L’histoire est assez bête et méchante. Suite à l’intention de Gab Roy (selon Sophie Durocher) de lui nuire en altérant son image publique, une foule de gamins s’est mis à la lyncher publiquement entre autres en lui disant qu’elle avait « du sable dans le vagin » de toutes sortes de manières, comme en mettant une image de pépine de construction dans le sable en commentaire. « Sable dans le vagin » est une expression tout-à-fait vulgaire pour désigner une femme trop stricte et sévère dans ses opinions au Québec. (Notez que l’image est assez rigolote pour donner sens à un monologue de Mariana Mazza, mais pas aux yeux des féministes qui y voient une autre forme de misogynie dont elles sont les victimes quotidiennes.)

To like or not to like

Les émoticônes, le langage tronqué envoyé par SMS et les boutons « j’aime » contribuent à ce que le discours public sur les réseaux sociaux soit de l’ordre du « j’aime ou je déteste ». L’impulsion prend place de manière de réfléchir. Je pense qu’on pourrait parler ici d’un réflexe de Pavlov, quelque chose du genre: répondre rapidement par un j’aime si je ressens de l’émotion positive. Le conditionnement réussit en raison du fait que les humains répondraient très positivement aux récompenses sociales (reconnaissances sociales, statut social de « thug », etc.).

Ethnocentrisme

La mentalité de meute peut aussi ressembler au phénomène de l’ethnocentrisme qui veut qu’on préfère son groupe de référence au groupe voisin.

Le dictionnaire Larousse définit l’ethnocentrisme ainsi:

Tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés.

À ce sujet, une importante étude de Zimbardo (la fameuse « Standford University study ») en psychologie sociale permet de comprendre le besoin pour un groupe social d’adopter des comportements d’humiliation et d’autorité abusive sur des subordonnés d’un autre camp dès qu’on leur en donne la permission et ce très rapidement. C’est véritablement le droit d’agir qui pousse à agir ainsi.

Beef

Certaines confrontations sur les réseaux sociaux de type « beef » ou « tweetfight » ressemblent à l’attaque de deux empires qui se confrontent et qui utilisent leurs adeptes respectifs pour se donner une image plus grande que dans la réalité. Ce phénomène a été facilement observable au sujet de la supposée secte médias sociaux du Parti québécois.

Conclusion

Que ce soit sur Twitter, FacebookLinked-In, Youtube, Google PlusPinterest, InstagramSnapchat ou Twitch, on peut rencontrer dans les commentaires les comportements que j’ai nommés ci-haut.

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SOURCE

50 NUANCES DE FÉMINISME (Tout le Monde en Parle – ICI Radio-Canada)

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