Mon expérience des médias sociaux me porte à croire que ceux qui les fréquentent (et ils sont nombreux!) vivent dans le paradigme de l’opinion qui fait loi. Cette démarche plus ou moins inconsciente qui fait de chacun d’entre nous un expert de l’opinion est amplifiée par une quantité de médias (radio, télévision, imprimé) qui sont en pleine crise de sens. Et si au fond, nous étions de plus en plus facile à contrarier?
Portrait rapide du phénomène
Si les réseaux sociaux sont un miroir fidèle des internautes qui les utilisent, alors ceux-ci ne seront pas surpris si je les caractérise ainsi:
- Ils ont un français médiocre lorsqu’ils s’expriment rapidement, sans réfléchir, en utilisant l’auto-correcteur et le clavier de leur téléphone intelligent comme pour texter. Ils participent à un monde dont le vocabulaire principal est l’image;
- Ils sont faciles à mettre en beau joualvert. Il suffit de les mettre face à une opinion contraire à la leur pour vous amuser à leur dépend;
- Ils se fâchent pour des évidences comme le fait de maltraiter des animaux mignons;
- Ils pleurnichent publiquement, et en équipe… sur toutes sortes de sujets;
- Ils font preuve d’ethnocentrisme en agissant en meute, pour dominer l’adversaire idéologique;
- Ils sont faciles à froisser parce que leur intellect est à « OFF » et que c’est la partie limbique de leur cerveau qui réagit en « aimant » ou non une publication;
- Enfin, comme personnes anonymes, masqués et sans raison d’être (voir en plein « nihilisme »), ils communiquent essentiellement des inepties pour passer le temps, amuser et divertir et pour exprimer une facette de leur personnalité. Lorsqu’ils sont sérieux, ils ont tendance à se regrouper en gang et partager des contenus volontairement antipathiques pour provoquer des réactions d’outrage, de révolte et de dégoût qui poussent à sortir d’un état permanent d’aliénation collective.
(Vous comprendrez que c’est une caricature de la situation….)
Je me demande si les réseaux sociaux sont en train d’élever une gang de pleurnichards à exprimer des opinions chargés émotionnellement. Je me demande si les outils technologiques que sont les Facebook, Twitter, Snapchat et Instagram de ce monde ne sont pas en plein reformatage de l’esprit humain…
Qu’est-ce que ça change pour une entreprise?
Vous vous demandez peut-être pourquoi être si négatif envers les internautes peut avoir de pertinent sur un site parlant de la vente… Et bien, tout simplement parce que si mon intuition est bonne, les futurs consommateurs seront encore plus difficiles à convaincre qu’ils le sont actuellement. Il faudra non seulement savoir maîtriser les médias sociaux, mais aussi être en mesure de bien répondre à ce flux continu de haine, d’inconfort et de déception que les internautes communiquent envers la marque.
Cet état de fait n’est pas sans rappeler mon billet sur l’anxiété des clients:
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